faire un don à la Fondation Mallet

Actualités Fondation Mallet

Les jeunes de l'IEM face aux élections

Le 15 mars, nous avons rencontré quelques jeunes de l’IEM pour les interviewer sur leur rapport aux élections présidentielles. Très intéressés, Aurélie, Alfou, Emilie, Mélanie, Jessica et Suhrad nous ont fait part de leurs impressions sur la campagne en cours, les affaires et les médias.

P3160027 ld

Connaitre le fonctionnement de la politique

Pour commencer, ils s’accordent sur le fait que la politique n’est pas assez expliquée aux jeunes. Aurélie, comme beaucoup de jeunes, ira voter pour la première fois cette année, et se sent un peu perdue face à tant de partis très différents aux intérêts divergents souvent.

Pour pallier à ce manque d’informations, les jeunes de l’IEM s’informent beaucoup sur les réseaux sociaux - important vecteur de communication pour eux sur le sujet – en lisant les articles relayés sur Facebook ou Twitter et/ou en suivant les directs live des différents candidats.

La confiance dans les politiques

Cependant, Alfou, comme ses camarades, trouve que les candidats ne pensent qu’à faire du buzz avec des promesses qu’ils ne pourront pas tenir. Les jeunes citent l’exemple de Nathalie Arthaud qui veut « supprimer » complétement le chômage, chose qui est tout à fait impossible du point de vue d’Aurélie, « Si plus personnes n’est au chômage, alors les salariés de Pôle Emploi le seront ». Pour les résidents de l’IEM, les candidats, et les politiciens en général, disent toujours la même chose (réduction du chômage, croissance économique forte) et ne parlent pas en revanche de la thématique du handicap. Des remarques de bon sens qui traduisent, sinon la perte, le manque de confiance de ces jeunes électeurs.

Les affaires

Forts de ces constats, ils estiment que cette année, leur vote se portera sur le « moins mauvais » candidats que sur le meilleur. En effet, les nombreux scandales concernant quelques candidats les ont choqués. Ils estiment que l’on ne parle que de ces scandales et pas assez du programme des candidats, « on n’entend rien d’autre que le prix des costumes de François Fillon ».

Pour eux, ces informations externes sont beaucoup trop présentes, même si elles permettent de mettre en lumière certaines choses. Même si cela génère aussi un sentiment d’impunité et d’iniquité de traitement : Aurélie est choquée qu’un candidat mis en examen puisse encore se présenter aux élections présidentielle. Elle met ces affaires en comparaison à un vol de baguette de pain en précisant que le voleur de baguette aurait été plus sévèrement puni. Or pour les jeunes, il est important que ce soit les candidats qui soient plus sévèrement punis car ils vont représenter la France. Ils ont également souligné qu’en revanche, l’affaire de la gifle de Manuel Valls avait été traitée particulièrement rapidement par rapport à d’habitude. Pour Alfou, il n’y a pas de justice en France.

L’extrême droite

Au-delà des problèmes judiciaires des candidats, plusieurs jeunes ont exprimé leurs craintes de voir Marine Le Pen gagner les présidentielles car ils craignent « qu’elle n’utilise le 49.3 pour mettre en œuvre ses projets, comme le retour au Franc, le Frexit, le changement de la constitution, etc ». Pour eux, il faut faire barrage au FN qui « joue sur la peur ». Et comme le souligne un résident, « si Trump a été élu, pourquoi pas Marine Le Pen ? ».

Et les petits candidats

Les jeunes de l’IEM soulignent aussi le fait que les petits candidats ne sont pas assez audibles. Beaucoup ne les connaissent même pas. Aurélie et Alfou nous disent qu’ils apportent une grande importance à la prestance des candidats. Et ils ne manquent pas de remarquer tous les détails : « Hollande depuis qu’il est Président, il a pris des joues » nous dit Jessica.

L’accessibilité du bureau de vote

Mais ces jeunes ne se posent pas seulement la question de savoir pour qui voter. Ils doivent également se renseigner pour savoir s’ils peuvent avoir un accès facile à l’isoloir, et si oui comment ? Alfou nous dit avoir envoyé une lettre au Maire de sa ville, lui demandant de s’assurer que l’accès au bureau de vote soit adapté à son fauteuil. Aurélie a un autre souci : ne pouvant lire, elle se pose la question de la confidentialité de son vote car elle ne pourra mettre elle-même le bulletin dans l’enveloppe. Elle ne souhaite pas que les personnes qui l’accompagneront voient pour qui elle vote, et cela la dérange. Les jeunes se posent d’ailleurs la question de savoir comment font les personnes non-voyantes. Doivent-elles nécessairement donner procuration à un proche ?

Le vote blanc

Alfou et Aurélie nous font également part de leur réticence quant au vote blanc, qui n’est pas comptabilisé. Or l’électeur a bel et bien voté, mais pour dire qu’aucun candidat ne lui apportait entière satisfaction.

Leurs attentes

Bien que nombre d’entre eux ne sache pas encore pour qui voter, ils savent très bien les attentes qu’ils ont vis-à-vis du programme des candidats. Et en matière de représentation des problématiques liées au handicap, leurs questionnements portent invariablement sur leur pouvoir d’achat, la revalorisation de l’AAH, l’accessibilité des espaces publics et privés, et de la représentativité des personnes en situation de handicap dans la vie publique.

 

En complément, l'interview d'Anne-Claire LEBAS, Professeure à l'IEM.

A l’approche des élections présidentielles, Anne-Claire Lebas, qui enseigne aux plus âgés des jeunes résidents de l’IEM, a profité de ce temps avec ses élèves pour leur faire un rappel des différents régimes politiques, en mettant l’accent sur le système démocratique français : rôle du Président de la République, pouvoir exécutif et pouvoir législatif.

Les élèves, déjà alertes sur la question des élections présidentielles, se sont intéressés de plus en plus au sujet au fil des cours et les échanges ont gagné en densité. Anne-Claire Lebas se réjouit de leur intérêt pour cette thématique : « C’est un pur bonheur pour moi de venir enseigner. ».

Ces cours leur ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du système qui régit nos institutions. Et ils se sont rendu compte que cela leur permettait de mieux comprendre les débats. Ce qui les fait se sentir d’autant plus impliqués dans ces élections.

Florence Jacob,
La Journaliste en herbe aux lunettes rouges

Actualités Fondation Mallet

Actualités Fondation mallet